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Communiqué de presse 20 jan, 2025

Un projet GBFF de plusieurs millions de dollars pour la conservation des espèces menacées de Madagascar

Gland, Suisse, 20 janvier (UICN) – Madagascar recevra un financement de 8,56 millions USD pour un ambitieux projet de conservation de cinq ans visant à sauvegarder les espèces menacées de l’île, a-t-on annoncé. 

Le Fonds pour le cadre mondial de la biodiversité (GBFF) du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a approuvé le financement du projet BioTAct, afin d’aider Madagascar – l’un des hotspots de biodiversité les plus renommés au monde – à répondre aux menaces croissantes qui pèsent sur sa riche diversité d’espèces. 

Ce projet BioTAct, qui signifie 'Transformer le Cadre Mondial de la Biodiversité en Actions Concrètes à Madagascar', vise à reconstituer les populations d’espèces menacées, protéger leurs habitats critiques et améliorer la gestion des aires protégées sur cinq sites prioritaires totalisant près de 1,24 million d’hectares, dont plus de 80 000 hectares de zones marines. 

Développé conjointement par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et le gouvernement de Madagascar à travers la Direction Générale de la Gouvernance Environnementale du ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), le projet vise à aligner les stratégies nationales de conservation sur les engagements internationaux, tout en transformant ces engagements en actions concrètes sur le terrain. 

"Madagascar est inébranlable dans son engagement à sauvegarder son extraordinaire patrimoine naturel, un trésor mondial irremplaçable qui fait face à des menaces sans précédent," a déclaré Son Excellence M. Max Andonirina Fontaine, ministre de l'environnement et du développement durable de Madagascar. "Il ne s'agit pas seulement de conservation; il s'agit de redéfinir notre relation avec la nature et de faire en sorte que la biodiversité devienne le fondement d'une prospérité durable. Avec le soutien du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité du FEM, nous ne nous contentons pas d'honorer nos engagements internationaux, nous les transformons en actions audacieuses et concrètes qui font une réelle différence sur le terrain. Ce financement est un catalyseur qui favorisera la restauration à grande échelle des espèces menacées, renforcera la protection de leurs habitats essentiels et établira une nouvelle norme pour la gestion de nos zones protégées, tant sur terre qu'en mer. 

"Notre stratégie est claire et sans concession : nous encourageons une forte appropriation nationale, nous investissons dans les capacités de nos acteurs locaux et nous forgeons des partenariats dynamiques avec les agences du FEM, le secteur privé et nos alliés techniques et financiers », a-t-il poursuivi. « Nous ne sommes pas là pour gérer le déclin, mais pour l'inverser. Chaque dollar investi doit avoir un impact mesurable, durable et inclusif. Il s'agit d'obtenir des résultats qui améliorent directement la vie des Malgaches, renforcent notre résilience écologique et positionnent Madagascar comme un leader mondial en matière de solutions pionnières basées sur la nature. Nous n'attendons pas le changement, nous l'impulsons." 

"Madagascar est l’un des hotspots de biodiversité les plus riches au monde, avec de nombreuses espèces que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre," a déclaré la Directrice Générale de l’UICN, Dr Grethel Aguilar. "Cette partie unique de notre planète perd une part significative de sa végétation naturelle, et ses habitats sont gravement fragmentés. En cette période critique, le projet BioTAct apportera des résultats positifs pour les espèces menacées, leurs habitats, et les 30 millions de Malgaches qui dépendent de la nature pour survivre. Le projet traduira le cadre mondial de la biodiversité en actions concrètes sur le terrain. L’UICN se tient prête à apporter son soutien grâce à ses connaissances, ses standards et son réseau étendu."

"La conservation de la biodiversité unique de Madagascar est importante pour le monde et pour le peuple malgache lui-même," a déclaré Carlos Manuel Rodríguez, Directeur Général et Président du Conseil du FEM. "Le pays a prouvé qu'il était profondément engagé dans la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité, et le ministre Fontaine a la volonté politique de faire de Madagascar l’un des pays les plus rapides à utiliser les ressources du Fonds mondial pour la biodiversité du FEM. Avec un financement supplémentaire du Fonds Fiduciaire du FEM, les ressources du GBFF soutiendront les efforts de Madagascar pour protéger les espèces et renforcer la cohérence des politiques en matière d’environnement." 

"Le projet BioTAct est une formidable occasion d'obtenir des résultats sur le terrain dans la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal par l'intermédiaire du gouvernement malgache, de l'UICN et de divers partenaires," a déclaré Luther Anukur, directeur régional du Bureau régional de l'UICN pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe. "Ce financement essentiel du FEM apportera de la valeur aux communautés vulnérables et fera progresser nos efforts en cours pour la conservation des espèces menacées et endémiques dans cette île mégadiverse."

Au cours de la dernière décennie, la biodiversité de Madagascar a été confrontée à des défis sans précédent, notamment la déforestation, la destruction des habitats, les espèces invasives, le changement climatique et la dégradation des terres. 

Les rapports nationaux soumis dans le cadre des Conventions de Rio ont régulièrement mis en lumière ces menaces. Cependant, les efforts de conservation se sont principalement limités à la gestion des aires protégées, laissant des lacunes dans la lutte contre les espèces invasives, la conservation des espèces menacées et d’autres enjeux cruciaux tels que la résilience au changement climatique. Ce projet vise à combler ces lacunes. 

BioTAct adopte une approche participative et inclusive, en collaborant avec les communautés locales et les parties prenantes du secteur privé, y compris l’industrie minière. Il intègre des programmes de restauration écologique et de conservation des espèces menacées, renforçant ainsi la résilience de Madagascar au changement climatique tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés locales. En mettant également l’accent sur le renforcement des capacités et les financements innovants, BioTAct vise à assurer le succès à long terme des efforts de conservation. 

Avec 41 millions de dollars mobilisés en cofinancement, ce projet illustre la détermination de Madagascar à restaurer son patrimoine naturel inestimable et reflète la vision du pays pour un avenir plus durable et résilient – un avenir où la nature et les populations prospèrent ensemble.