Un dialogue national pour capitaliser les autres mesures de conservation efficaces par zone et reconnaitre le rôle des communautés locales en République démocratique du Congo
La ville de Kinshasa a abrité le premier dialogue national de capitalisation des acquis et de la prise en compte des droits des communautés locales et des peuples autochtones dans la mise en œuvre du Cadre mondial de la Biodiversité. Plusieurs acteurs venus de provinces de la République démocratique du Congo, et de Kinshasa ont échangé sur la meilleure compréhension de la cible 3 de cet accord conclu à Montréal, en décembre 2022.
Les autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCE) ont été à la base de ce dialogue déroulé du 09 au 11 mai 2023. Selon les experts, ces mesures se présentent aujourd’hui comme l’un de meilleurs moyens pour la RDC d’atteindre l’objectif 30×30.
« La RDC est entrain de vouloir valoriser les autres mesures efficaces de conservation pour avoir 30% de son territoire consacré à la conservation d’ici 2030. Nous avons rassemblé les organisations des communautés locales, les partenaires techniques et financiers, les institutions publiques pour valoriser les acquis des peuples autochtones », a indiqué Daniel Mukubi, expert en conservation de la nature au Ministère de l’Environnement et conservation de la nature.
Les AMCE visent à promouvoir les connaissances traditionnelles en matière de conservation de la nature. Il permet également la reconnaissance légale du rôle et des efforts de différentes parties prenantes dans ce secteur. Le dialogue national s’est consacré sur les critères d’identification, le statut juridique et la définition même des AMCE en République démocratique du Congo.
« Nous sommes venus montrer aux partenaires que réellement nos efforts doivent être connus dans toutes les sphères en lien avec la biodiversité. Nous attendons que nos desiderata soient pris en compte dans la problématique de la sécurisation des aires des peuples autochtones », a plaidé Alex Mueneluata, facilitateur communautaire à l’ONG ANAPAC-RDC membre du consortium APAC (Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone et Communautaire).
Dans cette démarche, tout le monde apporte sa pierre à l’édifice. Le secteur privé avec les concessions forestières de conservation, les communautés locales et peuples autochtones avec notamment les APAC (Aires du patrimoine autochtone et communautaire), et la foresterie communautaire.
Les participants ont durant deux jours exploré le concept afin d’en comprendre les liens, l’alignement et les voies d’accès entre les AMCE, le Cadre Mondial de la Biodiversité et la Liste verte de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Cette liste actualisée vise à recenser les aires protégées dont la gestion est efficace pour la sauvegarde des espèces et dont la gouvernance respecte des standards établis par cette organisation internationale.
Le dialogue national organisé par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) en partenariat avec l’UICN, a été rendu possible grâce à l’appui financier de l’Agence de Coopération de la République Fédérale de l’Allemagne (GIZ). Il s'appuie sur le travail déjà entrepris par le MEDD et la GIZ et des consultations menées auprès des partenaires locaux et gouvernementaux au cours desquelles les lignes directrices du projet ont été examinées et les AMCE exposées aux parties prenantes, y compris des études de cas réalisées à ce jour. Ce dialogue contribue également au défi 30x30 de l’IUCN et sera étendu a d’autres pays d’ici 2030.
« L’ICCN se réjouit de cette initiative, car seul nous ne pouvons pas relever le défi d’atteindre 30% du territoire consacré à la conservation d’ici à 2030. La capitalisation des aires communautaires et d’autres initiatives qui seront identifiées dans ce dialogue nous aideront à atteindre cet objectif », a rapporté Dedieu Byaombe, directeur en charge des Parcs nationaux à l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature).
Lors de la 15ème Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la RDC avait manifesté son intérêt pour la reconnaissance des AMCE. Le pays a commencé il y a longtemps, la mise en œuvre de diverses stratégies de conservation. Cette démarche a représenté une excellente opportunité pour l’UICN et les autres partenaires d’accompagner le dialogue national avec la prise en compte des peuples autochtones et les communautés locales dans le processus en cours. L’objectif est de faire en sorte que, d’ici à 2030, au moins 30 % des zones terrestres, des eaux intérieures et des zones côtières, ainsi que marines de la RDC soient effectivement conservées.
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