Article | 18 Nov, 2016

Une formation sur les paiements pour les services environnementaux pour les chercheurs d’Afrique de l’Ouest

Du 07 au 11 novembre 2016, s’est tenu à Niamey au Niger, un atelier de formation des formateurs aux mécanismes de Paiements pour les Services Environnementaux (PSE). L’atelier a réuni des chercheurs des instituts nationaux de recherche ressortissant de 6 pays d’Afrique de l’Ouest : Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger et Sénégal.

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Photo: UICN

La formation a permis aux participants de s’initier à ces instruments qui permettent de rémunérer  les ayants droit sur la terre et/ou les ressources pour des actions de conservation, de restauration ou d’amélioration de services écosystémiques (qualité de l’eau, biodiversité, pollinisation, fixation du carbone).

Au cours de la rencontre les intervenants ont pu esquisser un programme régional intégrant les PSE en collaboration avec l’ABN et le CIRAD. L’objectif à terme est de permettre l’implémentation de cette initiative pilote et d’intégrer les PSE dans les curricula de formation des institutions de recherche et de formation. De plus il a été créé un groupe de discussion sur la question des PSE en perspective de la mise en place d’une plateforme régionale d’échange et de collaboration sur l’égide d’AGHRYMET/UICN.

Cet atelier, initié par le Programme Afrique Centrale et Occidentale de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN-PACO) constitue la deuxième organisé en partenariat avec le CILSS/ Centre Régional AGRHYMET, après celui tenu en mars 2015 sur l’utilisation des méthodes simples d’évaluation économique des biens et services des écosystèmes naturels. Il s’inscrit dans la mise en œuvre des activités du programme «Partenariat pour la Gouvernance Environnementale en Afrique de l’Ouest» de l’UICN.

Les paiements pour les services environnementaux

Les PSE - contrairement à une idée répandue selon laquelle il s’agit d’évaluer la valeur monétaire du service rendu par une fonction écologique, valeur qui servirait de base à une relation d’achat et de vente de ce service écosystémique - vise à compenser financièrement (ou à travers des avantages non monétaires) le fait de renoncer à exercer un droit d’usage sur une terre ou une ressource (renoncer à convertir une surface forestière en culture agricole par exemple).

Les PSE servent aussi à financer le travail consenti pour la restauration de l’écosystème (salaires pour la plantation d’arbres ou de haies) et, dans certains cas, à financer la création de systèmes économiques alternatifs (investissement dans des systèmes de production agricoles plus intensifs ou économes en eaux, par exemple). Encourager les paysans à conserver les arbres, reboiser et protéger les forêts existantes nécessite donc des PSE qui aillent au-delà d’une simple compensation des manques à gagner. Ils doivent s’accompagner également d’un appui au changement des itinéraires techniques agricoles et de programmes pour les pérenniser (crédit rural, assurances, prix stabilisés, cadastres…). En apportant des incitations, financières ou non, à la gestion durable des écosystèmes, les dispositifs de PSE peuvent aider à réduire la pauvreté en milieu rural, à réduire la dégradation, à stimuler la remise en état des écosystèmes dégradés et à accroître l’adoption de pratiques de gestion durable.