Ces deux dernières décennies, des chercheurs et plongeurs bénévoles de la baie de Chesapeake, aux États-Unis, ont disséminé plus de 70 millions de minuscules graines d’herbes marines sur des parcelles de fond marin sablonneux. Ce travail de fourmi, le plus grand projet de restauration d’herbiers marins au monde, a permis de restaurer plus de 3 600 hectares d’herbiers marins dynamiques et riches en biodiversité dans les lagons côtiers de la baie. C’est également le premier projet de restauration d’herbiers marins à chiffrer la quantité de carbone piégée par les prairies restaurées : en moyenne, autour de 3 000 tonnes de carbone par an. C’est un formidable exemple de solution fondée sur la nature (ou SFN), soit un projet qui met à profit les processus naturels pour produire des résultats positifs durables sur les plans écologique, social et environnemental.
Ces dernières années, le monde a pris conscience de l’utilité des SFN pour atténuer le changement climatique ou nous aider à nous y adapter. En 2022, le texte final de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) mentionnait pour la première fois les SFN. Bruno Oberle, ancien directeur général de l’UICN, a récemment déclaré que « les investissements dans la conservation, la restauration et la gestion durable des écosystèmes mondiaux peuvent représenter environ un tiers des efforts d’atténuation climatique que nous devons mener d’ici 2030 pour limiter le réchauffement à moins de 2°C ».