Quel est l’historique de votre organisation ?
L’association Ak’Tenamit est une organisation indigène populaire dont l’objectif est de promouvoir l’autodétermination et l’autosuffisance au sein des communautés rurales de la région de langue maya Q’eqchi’ au Guatemala. Il y a vingt ans, son administration a été confiée à un conseil d’administration et à un personnel autochtones locaux.
Qu’est-ce qui fait la particularité de votre région du Guatemala ?
Q’eqchi’ est la région du Guatemala où l’interaction entre les communautés indigènes et les aires protégées est la plus forte. C’est aussi la région la plus touchée par les effets négatifs du changement climatique, ce qui se traduit par les taux les plus élevés de malnutrition et de mortalité infantile due à la malnutrition.
Notre mode de vie développe une culture spirituelle en relation avec Mère Nature et ses connaissances ancestrales. Nous partageons une identité traditionnelle associée aux modes de production et de prise de décision. Nous transmettons le savoir de génération en génération par des formes de communication fondées sur la spiritualité et nous bénéficions de formes de gouvernement traditionnel et inclusif.
Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés en matière de conservation de la nature ?
Les principales aires protégées du pays ont été créées sur des territoires autochtones traditionnels sans consentement préalable, libre et éclairé. Cette situation a accru la pauvreté au sein des communautés et généré des conflits entre les communautés rurales et les administrateurs de ces aires protégées.
Il est essentiel de créer de nouveaux modèles qui impliquent les communautés autochtones, les femmes et les jeunes dans la gestion et la protection de ces zones. La promotion de mécanismes tels que les incitations forestières et le piégeage du carbone peut faciliter le développement durable tout en tenant compte des droits, des connaissances et des pratiques des peuples autochtones en matière d’utilisation et de gestion de leurs communautés et de leurs forêts. L’organe directeur des zones protégées du pays doit reconnaître les formes traditionnelles autochtones de conservation de la nature et leur relation avec les connaissances et les visions du monde autochtones.
Sur quoi avez-vous travaillé récemment ?
Nous mettons en œuvre des processus pour aider les jeunes femmes, hommes et adolescents autochtones à entreprendre des actions professionnelles liées à la conservation de la biodiversité et à la réduction de la pauvreté. Nous organisons actuellement des résidences indigènes, avec 800 étudiants qui apprennent le développement communautaire durable, la mesure des terres par GPS, les chaînes de valeur de l’agroforesterie-