Communiqué de presse 12 Nov, 2014

Belles perspectives pour deux tiers des sites naturels du patrimoine mondial, selon l'UICN

Sydney, Australie, 13 november 2014 (UICN) – Plus de 60% des aires naturelles inscrites sur la Liste du patrimoine mondial devraient être bien conservées au fil du temps, tandis que d'autres font face à des menaces critiques comme les espèces envahissantes, l'impact du tourisme, le braconnage, les barrages et l'exploitation forestière, selon le rapport Horizon du patrimoine mondial de l’UICN publié aujourd’hui au Congrès mondial des Parcs de l’UICN à Sydney.

Le rapport de l’UICN, Union Internationale pour la Conservation de la Nature, est la première évaluation globale du patrimoine mondial naturel et le premier à reconnaître les succès de conservation dans les lieux les plus emblématiques du monde. Il est basé sur des évaluations d'experts de tous les 228 sites du patrimoine mondial. Jusqu’à présent, seulement la moitié des sites inscrits environ ont été suivis régulièrement par la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Selon le rapport, 21% des sites naturels du patrimoine mondial ont de « bonnes » perspectives de conservation, 42% sont classés comme « bons avec quelques préoccupations », 29% font face à une « préoccupations élevée » et 8% des sites sont évalués comme « critiques ». Parmi les nombreuses valeurs que ces sites possèdent, la biodiversité fait face au plus haut niveau de menace.

« Les sites du patrimoine mondial possèdent la désignation internationale la plus prestigieuse, et ceux qui les gèrent doivent démontrer un leadership exemplaire pour toutes les aires protégées » dit Julia Marton Lefèvre, Directrice générale de l’UICN. « Grâce à l’Horizon du patrimoine mondial de l’UICN, nous pouvons voir quels sites ont été conservés avec succès et encourager la Convention du patrimoine mondial pour assurer la protection à long terme de tous les sites sous son égide. »

L’Horizon du patrimoine mondial de l’UICN vise à suivre les tendances globales et les changements qui se produisent dans les sites, en tenant compte des menaces, de la protection et de la gestion, et l'état des valeurs du patrimoine mondial, tels que la biodiversité, les écosystèmes et les caractéristiques géologiques.

Les sites du patrimoine mondial avec de bonnes perspectives de conservation comprennent le Parc National d'Uluru-Kata Tjuta – reconnu dans le monde entier comme un symbole de l'Australie – et le mont Huangshan, dont les paysages étonnants ont séduit les artistes et les poètes en Chine au long des siècles. Les caractéristiques naturelles de ces sites sont en bon état et devraient être protégées au fil du temps, pour autant que les mesures de conservation actuelles soient maintenues. D’autres sites évalués comme «bons» incluent les emblématiques Alpes suisses Jungfrau-Aletsch, le Parc national des volcans d’Hawaï et l’Erg du Namib.

La Grande Barrière, dont l’écosystème récifal et la biodiversité marine fragiles sont à risque, a été évaluée comme un site de «préoccupation élevée». Le Comité du patrimoine mondial a déjà fait appel pour plus de rigueur face aux menaces auxquelles la Barrière est confrontée. Cependant, d’autres sites ont échappé au radar de la Convention en dépit de graves problèmes qui ne sont pas suffisamment adressés. Par exemple, selon le rapport, les impacts de la pêche sont préoccupants pour la conservation du Parc national de Komodo en Indonésie, qui abrite le dragon de Komodo.

Touchés par des menaces graves, dix-neuf sites ont des perspectives critiques et ont besoin d’une intervention à grande échelle urgente pour protéger leurs valeurs. Beaucoup d'entre eux sont inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial en péril de l'UNESCO, comme la Réserve de gibier de Selous, où le braconnage a largement réduit le nombre d'éléphants. Mais tous les sites confrontés à des menaces graves ne figurent pas sur la liste en péril, comme par exemple la Réserve de biosphère du papillon monarque au Mexique, dont le rôle exceptionnel dans la protection des papillons monarques pendant l'hiver est menacé par la déforestation et les activités agricoles.

«Le patrimoine mondial est signe d’excellence en gestion et l’Horizon du patrimoine mondial est un appel à l'action afin que tous les sites répertoriés démontrent sans équivoque le meilleur en matière de conservation», dit Cyril Kormos, vice-président de la Commission mondiale des Aires protégées de l’UICN. « Cette nouvelle plateforme ne consiste pas seulement à contrôler comment les choses se passent. Elle favorise également de nouvelles façons de prendre soin de notre patrimoine mondial naturel, de sorte que les sites confrontés à des problèmes critiques peuvent atteindre une perspective positive ».

Le rapport montre que 54% des sites évalués sont bien gérés, alors qu’il existe de sérieuses préoccupations quant à la qualité de gestion dans 13% des sites. Une gestion efficace est souvent la clé pour assurer de bonnes perspectives de conservation en dépit de fortes menaces qui pèsent sur les sites. Par exemple, l'Atoll d'Aldabra aux Seychelles fait face à des menaces graves causées par les espèces envahissantes, mais ses perspectives sont «bonnes avec quelques préoccupations » grâce à une approche de gestion soigneusement planifiée.

Les sites naturels du patrimoine mondial sont mondialement reconnus comme les zones protégées les plus importantes au monde, inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO pour leurs valeurs naturelles uniques, telles que l'échelle des habitats naturels, l’intégrité des processus écologiques, la viabilité des populations d'espèces rares, ainsi que leur beauté naturelle exceptionnelle.

Le rapport est disponible en ligne gratuitement et sa prochaine édition est prévue pour 2017. Toutes les évaluations des sites peuvent être consultées sur worldheritageoutlook.iucn.org.

Le rapport peut être téléchargé ici

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Célia Zwahlen, Chargée de Communication, Programme du Patrimoine Mondial de l’UICN, m +61 450 51 41 53, [email protected]