Article | 01 Déc, 2021

Un pas de plus pour percer le mystère des vautours de Rüppell en Méditerranée

Avec le soutien de l'UICN-Med, du GREPOM-BirdLife Maroc et du Département des Eaux et Forêts marocain, une équipe d'experts d'Espagne et du Maroc ont uni leurs efforts pour marquer avec des émetteurs GPS et satellites 12 individus de Vautour de Rüppell (Gyps rueppellii). Les oiseaux étaient temporairement dans le Centre de Réhabilitation des Vautours à Jbel Moussa (CRV), dans le nord du Maroc, près du détroit de Gibraltar. Pour des raisons encore peu connues, cette espèce africaine, classée En danger critique d'extinction (CR) et originaire du Sahel, est de plus en plus fréquemment signalée loin de ses aires de reproduction. Ses mouvements migratoires atteignent désormais l'Afrique du Nord et la péninsule ibérique.

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Photo: © Justo Martin

Actions clés pour améliorer les connaissances sur l'espèce et ses menaces

Le travail de terrain, qui a eu lieu en novembre dernier, a été possible grâce à la participation volontaire et le soutien d'experts du GREPOM-BirdLife Maroc et du CRV (centre créé par le Département des Eaux et Forêts et cogéré en partenariat avec cette association), de GREFA  et du Gouvernement Régional de l'Andalousie (Junta de Andalucía). Les vautours de Rüppell, qui étaient dans le CRV jusqu'à ce que les conditions soient favorables à leur retour dans la nature, ont fait l'objet d'un contrôle de l’état de santé par une vétérinaire experte de la faune de GREFA et équipés avec des balises fournis par la Junta de Andalucía, la Fondation Migres/Station biologique de Doñana- Conseil supérieur de la recherche scientifique et les ONG GREFA et Wilder South.

conservation experts tag vultures with GPS - ©Justo MartínPhoto: ©Justo Martín

Les oiseaux ont été relâchés directement dans le site de marquage, en pleine période de migration automnale vers le sud pour que les individus rejoignent les groupes de vautours fauves avec lesquels ils migrent régulièrement. Les données transmises par les émetteurs devraient fournir de nouvelles informations sur le comportement et l'écologie de cette espèce, ainsi que sur les menaces auxquelles elle est confrontée et qui nécessitent une plus grande attention dans toute son aire de répartition.

Ces derniers mois, le travail conjoint de diverses organisations consacrées à la conservation de la biodiversité a permis d'importantes avancées pour améliorer la connaissance de l'espèce dans la région, loin de son aire de répartition historique mais de plus en plus fréquentée par l'espèce.

Le besoin de renforcer les efforts de survie de l'espèce à travers la collaboration entre experts et organisations dans toute son aire de répartition a été identifié comme l'une des priorités lors du premier Symposium international sur le Vautour de Rüppell dans la région méditerranéenne (mars 2021).

« Le travail interdisciplinaire, la collaboration et l'échange d'expériences sont essentiels pour assurer le succès des actions de conservation. Cette initiative est un exemple de la façon dont l'UICN et ses membres travaillent pour enrayer l’extinction des espèces. » déclare Maher Mahjoub, Coordinateur du programme de l'UICN-Med.

Gyps rueppelli released after GPS marking © Justo MartinPhoto: © Justo Martin

Une espèce qui pourrait être à la recherche de refuge en Méditerranée 

Cette action s'inscrit dans le cadre des Recommandations pour l'élaboration d'un plan d'action pour la conservation du Vautour de Rüppell en Méditerranée occidentale, une espèce africaine en régression continue dans ses aires de répartition historiques, le Sahel et les régions plus au sud. Le déclin des populations dans ces zones pourrait être lié au changement climatique, à la dégradation de l'habitat et à divers autres problèmes de conservation, ce qui a conduit à la classification de l'espèce dans la catégorie En Danger Critique d'Extinction sur la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN.


Ces dernières années, le Vautour de Rüppell pourrait être à la recherche d’une zone de refuge dans la région méditerranéenne, étant donné qu’il apparaît de plus en plus fréquemment en Afrique du Nord et dans la péninsule ibérique. Les causes de ce déplacement dans ses routes migratoires pourraient être dues à la recherche de régions plus favorables à la reproduction et à la survie, bien que plus de données et de meilleure qualité et un effort accru de suivi scientifique sont indispensables dans un avenir proche pour améliorer les connaissances sur l'espèce, son écologie et les causes des changements dans son comportement, ainsi que sur les menaces auxquelles est confrontée.

Team of conservation experts from Jbel Moussa Vulture Recovery Centre, Birdlife GREPOM and Junta de Andalucia - ©Justo MartínPhoto: ©Justo Martín




L'UICN-Med apprécie la participation des experts et la mise à disposition du matériel nécessaire au développement de cette action par les entités collaboratrices, ainsi comme le soutien logistique fourni par GREPOM-BirdLife Maroc, via son Projet CEPF-Vautours.

L'initiative est développée dans le cadre du projet « Safe Flyways - reducing infrastructure-related bird mortality in the Mediterranean », auquel l'UICN-Med participe, financé par la Fondation Mava.

Pour toute autre question, veuillez contacter Helena Clavero.