Article | 05 Juin, 2021

L'UICN recommande deux sites de biodiversité en Géorgie et au Japon pour la Liste du patrimoine mondial

L'UICN, conseiller officiel sur la nature pour le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, recommande deux nouvelles inscriptions sur la prestigieuse Liste du patrimoine mondial pour des sites en Géorgie et au Japon. Ces deux lieux abritent une riche diversité d'espèces végétales et animales, dont beaucoup ne se trouvent nulle part ailleurs sur Terre.

L'UICN conseille au Comité du patrimoine mondial d'inscrire un site au sud-ouest du Japon composé de quatre îles : Île Amami-Oshima, île Tokunoshima, partie nord de l’île d’Okinawa et île d’Iriomote. Bien qu'il s'agisse d'une petite superficie, le site abrite une forte densité de la faune et de la flore du pays, dont beaucoup sont endémiques. On y trouve notamment des espèces évolutivement distinctes et menacées, telles que le lapin d’Amami (Pentalagus furnessi) et le rat à poils longs de Ryukyu (Diplothrix legata), qui ne sont apparentés à aucunes autres espèces dans le monde.

Le site des Forêts pluviales et zones humides de Colchide, en Géorgie, est également recommandé pour inscription par l'UICN pour ses valeurs exceptionnelles de biodiversité. Il comprend sept zones de forêts pluviales, de tourbières et autres milieux tourbeux dans les Colchide, une écorégion bien distincte au sein de l'Eurasie. Le site abrite de nombreuses espèces de plantes et d'animaux adaptées à un climat extrêmement humide, dont l'esturgeon du Danube (Acipenser colchicus) « En danger critique d'extinction », ainsi que 1 100 espèces de plantes, quelque 500 espèces de vertébrés et de nombreux invertébrés.

Les conseils de l'UICN font partie d'une première publication de documents par l'UNESCO pour la 44e session du Comité du patrimoine mondial, qui se tiendra en ligne du 16 au 31 juillet sous l’égide de la Chine. Une deuxième série de recommandations sera publiée plus tard dans le mois.

Le Comité du patrimoine mondial n'ayant pas eu lieu en 2020 en raison de la pandémie, les recommandations pour sa 44e session traitent de l’année 2020 ainsi que de 2021. Pour cette période prolongée, L'UICN a réalisé un total de huit évaluations – dont cinq, désormais toutes disponibles, sont pour des sites proposés pour l’inscription en 2019-2020 et trois pour des sites proposés en 2020-2021.

L'UICN a également soumis un total de 95 rapports de suivi pour des sites naturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial étant menacés. Soixante-deux d'entre eux ont été publiés aujourd'hui, parmi lesquels on trouve des sites de renommée mondiale tels que le delta de l'Okavango au Botswana, le parc national Plitvice en Croatie, le parc national de Sagamartha au Népal et la baie d'Ha-Long au Viet Nam. Des recommandations pour 33 autres sites seront publiés par le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO dans plusieurs semaines.

Les sites naturels du patrimoine mondial sont confrontés à une multitude de menaces pour lesquelles l'UICN recommande de prendre des mesures adéquates, selon les normes rigoureuses de la Convention du patrimoine mondial et les spécificités de chaque site.

Au niveau mondial, le changement climatique est la menace la plus répandue pour les sites naturels du patrimoine mondial, suivi de près par les espèces exotiques envahissantes, selon l’Horizon du patrimoine mondial de l'UICN 3 publié en décembre dernier. Le rapport de l’Horizon, qui est une évaluation indépendante de tous les sites naturels du patrimoine mondial, montre également les impacts croissants d'une série de menaces dérivées des activités humaines, comme le tourisme, la chasse, la pêche, les incendies et le pâturage du bétail.

Les évaluations et rapports de suivi de l'UICN pour la 44e session du Comité du patrimoine mondial sont disponibles sur www.iucn.org/44whc.