Article | 12 jan, 2021

Les politiques sont au cœur de la restauration des paysages forestiers

Les politiques orientent les décisions prises par les gouvernements, les communautés et le secteur privé pour mener à bien les objectifs d’un pays sur une question particulière. C’est pourquoi la politique est au centre de la mise en œuvre de la restauration des forêts et des paysages (RFP). Ce rôle crucial est démontré dans deux nouvelles publications.

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Photo: IUCN / freepik

Les politiques de RFP visent un large éventail d’aspects critiques pour la restauration et mènent à l’élaboration d’instruments spécifiques (stratégies, législation, règlements, lignes directrices, etc.) qui portent sur des sujets tels que l’utilisation des terres, les mesures d’incitation et les droits et obligations. Les acteurs prenant part à la mise en œuvre de la RFP sont confrontés à la difficulté de se repérer dans les différents cadres et mesures politiques et de déterminer les domaines politiques essentiels à traiter pour permettre la restauration.

two hands shaking       Photo: IUCN / freepik
Policies that support forest landscape restoration (disponible en anglais seulement) présente un aperçu de quatre études de cas et des exemples d’instruments qui peuvent encourager la mise en œuvre de la RFP.

L’analyse s’articule autour de trois phases de développement: motiver, permettre et mobiliser la mise en œuvre de la RFP. Les politiques de soutien à la RFP interviennent à chacune de ces trois phases et orientent la progression de manière différente. Par exemple, les politiques qui motivent la restauration commencent par définir des objectifs et des principes pour concevoir des stratégies de restauration dans le cadre de la planification intégrée de l’utilisation des terres. Par ailleurs, les instruments politiques doivent permettre la mise en œuvre de la RFP, en établissant des structures de gouvernance adéquates, des droits et des régimes fonciers clairs, des dispositions institutionnelles et des processus décisionnels participatifs appropriés.

La coordination interinstitutionnelle et entre les parties prenantes, l’un des mécanismes qui permettent la mise en œuvre de la restauration, mérite un examen plus approfondi car elle s’est révélée essentielle au succès des initiatives pour la RFP. Les mécanismes de coordination interinstitutionnelle (MCI) aident à forger des visions communes et à améliorer la manière dont les parties prenantes, les institutions et les secteurs interagissent pour régler les conflits potentiels et examiner les éventuelles synergies qui interviennent dans le processus de restauration des paysages et la gestion durable des ressources naturelles.

Inter-institutional coordination mechanisms for forest landscape restoration (disponible en anglais seulement) adapte la méthodologie d’évaluation définie dans une précédente publication de l’UICN pour aider les MCI à garantir que les objectifs, la composition, les responsabilités, la légitimité, les ressources et le leadership soutiennent, en fin de compte, l’objectif global de la mise en œuvre de la RFP. Le dossier présente également deux études de cas au Kenya et au Pakistan, où la réussite de MCI a permis de lancer la mise en œuvre de la RFP. D’autres exemples réussis de MCI au Brésil, au Cambodge, à Madagascar et à Sao Tomé-et-Principe peuvent être explorés dans l’article Quand les institutions travaillent ensemble pour la restauration, publié dans le dernier numéro de Unasylva (n° 252).

Enfin, les politiques et les instruments de soutien à la RFP devraient définir des pistes pour mobiliser l’action sur le terrain en renforçant les capacités de tous les acteurs concernés, notamment en mettant en place des services de vulgarisation, des réseaux, des partenariats, des programmes de certification, etc. Un autre élément essentiel réside dans la création d’un système de mesures incitatives et de financement publics, dans lequel les politiques tiennent compte de la nature des bénéficiaires et de ceux qui supportent les coûts, afin de s’aligner sur les attentes en matière de bénéfices de la RFP et d’assurer le succès à long terme. Une évaluation régulière des interventions en RFP est nécessaire pour ajuster et mettre à jour les stratégies pour lesquelles les politiques peuvent inclure des exigences de génération de bases de référence et d’un cadre de suivi. Les études de cas au Vietnam, en Colombie, en Éthiopie, à Madagascar et une étude de cas thématique sur les mangroves, présentée dans le cadre de cette analyse, illustrent certaines politiques de soutien à la RFP liées aux phases décrites plus haut.