Article | 17 Nov, 2021

The Restoration Initiative: Une histoire de Kenya (Terres arides et semi-arides)

 

Soutenir l’amélioration de la gestion et la restauration de la réserve forestière nationale de Mukogodo au Kenya

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Photo: Laikipia Wildlife Forum

Dans la région de Mukogodo, dans le centre du Kenya, avec son paysage de savane et de forêt sèche, il est difficile de vivre de la terre. Les saisons des pluies sont courtes, une première période pluvieuse de mars à mai est suivie d’une deuxième plus courte en septembre et octobre, qui survient après une longue saison sèche. Les communautés autochtones Maasai, Dorobo et Yaaku qui vivent là depuis des générations dépendent largement de ces pluies saisonnières pour fournir du fourrage à leurs troupeaux de bétail, qui constituent la principale source de revenus et d’emplois, parallèlement aux cultures vivrières.

Pour faire face à la longue saison sèche, les pasteurs locaux amènent leurs troupeaux dans la réserve forestière de Mukogodo pour les y faire paître. Cette forêt sèche protégée de 30 189 hectares, située au centre d’un vaste paysage de savane, est une source importante d’eau potable, de miel et d’autres produits naturels. Elle constitue également un habitat essentiel pour des espèces menacées, notamment le cratérope de Hinde (Turdoides hindei), le zèbre de Grévy (Equus grevyi) et la grenouille roseau de Tigoni (Hyperolius cystocandicans). Cependant, le surpâturage, associé à des périodes de sécheresse et de chaleur plus fréquentes, que l’on pense liées au changement climatique, dégrade cet écosystème forestier. Avec peu de sources de revenus alternatives, les communautés locales et la nature seront perdantes si rien n’est fait pour résoudre le problème.

Le projet TRI dans les terres arides et semi-arides (ASAL) du Kenya vise à aider les communautés locales à mettre au point une meilleure approche de gestion et de restauration de cet écosystème fragile. Pour y parvenir, le projet s’attache notamment à renforcer l’association forestière communautaire (CFA) locale responsable du partenariat avec le service forestier kenyan (KFS) pour la gestion de la réserve forestière. Bien que la CFA existe depuis 2008, de nombreux membres de la communauté, notamment les femmes, ne sont pas bien représentées au sein de l’organisation, et elle manque de ressources et de compétences pour faire son travail. Avec le soutien de l’initiative TRI, une nouvelle constitution prévoyant une participation accrue des communautés locales à la CFA et à la gestion de la réserve forestière a été adoptée, et de nouveaux représentants de la CFA ont été élus. En outre, par le biais d’un partenariat avec le Northern Rangeland Trust et le Laikipia Wildlife Forum, le projet a fourni un soutien à la valorisation des services écosystémiques générés par la réserve, et a renforcé la capacité des membres de la communauté pour mieux gérer les pâturages environnants (appelés «ranchs collectifs»). Grâce à une participation et une représentation accrues des communautés locales au sein de la CFA, les plans de gestion révisés régissant la réserve forestière de Mukogodo devraient mieux refléter les besoins des communautés locales, dont le soutien est essentiel à la réussite de tout plan de gestion.

Alors que les nouveaux plans de gestion de la réserve forestière de Mokogodo sont encore en cours d’élaboration, les parties prenantes ont identifié les priorités suivantes:

  • Un nouveau plan participatif de gestion du pâturage qui limite l’accès à ce qui estécologiquement durable et prévoit un examen périodique par la CFA pour une gestion adaptative.
     
  • Une application renforcée des lois pour protéger la riche biodiversité de la forêt, réduire le pâturage, la chasse et l’abattage d’arbres illégaux, et d’autres activités illicites et s’assurer que la forêt continue d’être une source d’importants services écosystémiques. Cela nécessitera des investissements dans l’embauche de gardes forestiers communautaires, ainsi que dans des véhicules de patrouille et des équipements de communication.
     
  • Tirer des revenus et des bénéfices supplémentaires des PFNL tels que les plantes médicinales et le miel, en renforçant les capacités locales en matière de récolte, de transformation et de commercialisation de ces produits, ainsi que le développement de l’écotourisme grâce, entre autres mesures, à l’élaboration d’un plan d’écotourisme pour la forêt de Mukogodo.

Comme indiqué, l’un des problèmes auxquels est confronté la CFA locale est le manque de financement pour soutenir l’amélioration de la gestion et de la protection de la réserve forestière de Mukogodo. Avec ce défi en tête, le projet a facilité une visite d’échange avec la CFA de Hombe, qui intervient dans le comté de Nyere autour de la réserve forestière du mont Kenya. Là, les membres de la CFA de Mukogodo ont pu voir directement comment la CFA de Hombe a mis en place un droit d’accès payant pour les bergers souhaitant faire pâturer leur bétail dans la réserve publique, les recettes étant consacrées à la gestion et à la protection de la forêt. Ils ont également découvert comment la CFA de Hombe a réussi à améliorer les revenus des membres de la communauté en choisissant et en promouvant des activités génératrices de revenus durables. Ces deux approches sont en cours d’examen et de développement dans la forêt de Mukogodo avec le soutien du projet.


Story from The Restoration Initiative Year in Review 2020