Story | 25 Jul, 2019

Sénégal : des solutions douces contre l’érosion côtière dans l’AMP de Saint Louis

La ville de Saint Louis au Sénégal, a abrité du 23 au 28 juin 2019, une mission d’expertise pour la conception de dispositifs de solutions douces à mettre en place contre l’érosion côtière au niveau de la Langue de Barbarie et des aménagements possibles pour la valorisation de l’Aire Marine Protégée (AMP).

La mission a rassemblé autour de l’AMP de Saint Louis, les Experts du Conservatoire du Littoral (CdL - France) et de l’ONG française SAVe, le CSE, l’UICN ainsi que divers partenaires nationaux. Elle s’inscrit dans le cadre du projet de "Suivi des risques côtiers et solutions douces au Bénin, Sénégal et Togo" – WACA FFEM, que le CSE (Centre de Suivi Ecologique, Dakar - Sénégal) met en œuvre en collaboration avec l’UICN. La mission succède à une première visite de terrain qui s’était tenue en mars 2019 qui avait permis de retenir deux types de solutions douces à mettre en œuvre pour lutter contre l’érosion côtière au niveau du site pilote de l’AMP de Saint Louis. En fonction de la salinité du milieu, il s’agit de reboisement sur les secteurs où cette solution est appropriée et des brise-vents où le reboisement ne fonctionnerait pas.

La mission visait  à 1) définir un prototype de brise-vent selon les caractéristiques de la plage afin que le fabriquant puisse le répliquer pour la mise en place effective sur tout le périmètre ciblé et 2) former des agents de l’AMP au suivi du profil de plage afin de surveiller son évolution dans le temps et pouvoir évaluer l’efficacité de la méthode. Le prototype retenu est de type ganivelle fabriqué localement en Typha, une plante aquatique envahissante dans le delta du fleuve Sénégal, ce qui en fait un bel exemple de solution écologique.

La mission a tenu des réunions avec les communautés afin de prendre en compte les droits des communautés locales qui pratiquent par exemple le maraîchage. Il faut en effet que cette pratique agricole, sur la Langue de Barbarie, soit encadrée et promue. Mais, il va falloir s’assurer que cela se fasse dans le cadre du rôle premier de conservation/protection de l’AMP.

L’UICN souhaite porter les actions plus loin en accompagnant la mise en œuvre de ces solutions douces afin qu’elles répondent aux standards récemment proposés par l’Union sur les Solutions Basées sur la Nature/Nature-based Solutions (NbS). Les parties prenantes du projet bénéficieront à cet effet d’un renforcement de capacités sur ces standards par le Programme mondial de gestion des écosystèmes (GEMP).

Au-delà des efforts en cours, d’autres défis restent à relever, notamment la gestion des déchets plastiques au sein de l’AMP et plus généralement au sein de la commune et des autres localités situées aux abords du fleuve Sénégal qui charrie les immondices jusqu’à l’embouchure, entrainant une pollution généralisée de l’AMP par les matières plastiques.

Pour plus d’information contacter : Renaud Bailleux (Renaud.Bailleux@iucn.org) ou Liliane ASSOGBA SESSOU (Liliane.Assogba@iucn.org)