Le papillon monarque migrateur est désormais En danger - Liste rouge de l’UICN
Gland, Suisse, 21 juillet 2022 (UICN) – Le papillon monarque migrateur (Danaus plexippus plexippus), connu pour son spectaculaire voyage annuel de plus de 4 000 kilomètres à travers les Amériques, est entré sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées™ dans la catégorie En danger, menacé par la destruction de son habitat et les changements climatiques. Toutes les espèces d’esturgeons encore en vie dans l’hémisphère nord, également migratrices, sont aujourd’hui menacées d’extinction en raison des barrages et du braconnage, poussant ce groupe d’animaux, le plus gravement menacé du monde, encore plus près de l’extinction. Le tigre (Panthera tigris) a été réévalué, révélant de nouveaux chiffres de populations.
La Liste rouge de l’UICN comprend désormais 147 517 espèces, dont 41 459 menacées d’extinction.
« La présente mise à jour de la Liste rouge souligne la fragilité des merveilles de la nature, telles que le spectacle unique des papillons monarques migrant sur des milliers de kilomètres », a déclaré le Dr Bruno Oberle, Directeur général de l’UICN. « Afin de préserver la riche diversité de la nature, nous avons besoin d’aires protégées et conservées efficaces, gérées de façon équitable, ainsi que de mesures décisives pour lutter contre les changements climatiques et restaurer les écosystèmes. À son tour, la conservation de la biodiversité soutient les communautés en fournissant des services essentiels tels que de la nourriture, de l’eau et des emplois durables. »
Le papillon monarque migrateur, En danger, est une sous-espèce du papillon monarque (Danaus plexippus). La population autochtone, connue pour ses migrations depuis le Mexique et la Californie en hiver vers les aires de reproduction estivales aux États-Unis et au Canada, a diminué d’entre 22% et 72% au cours de la dernière décennie. L’exploitation forestière légale et illégale et la déforestation pour faire de la place à l’agriculture et au développement urbain ont déjà détruit une grande partie des zones d’hivernage des papillons au Mexique et en Californie, tandis que les pesticides et herbicides utilisés dans l’agriculture intensive sur toute l’aire de répartition de l’espèce tuent les papillons et l’asclépiade, la plante hôte de laquelle les larves du papillon monarque se nourrissent.
Les changements climatiques ont eu un impact significatif sur le papillon monarque migrateur et constituent une menace croissante : la sécheresse limite la croissance de l’asclépiade et augmente la fréquence des incendies de forêt catastrophiques, les températures extrêmes déclenchent des migrations précoces, avant que l’asclépiade ne soit disponible, tandis que les épisodes météorologiques sévères tuent des millions de papillons.
La population occidentale est la plus menacée, avec une diminution d’environ 99,9%, de 10 millions de papillons dans les années 1980 à 1 914 individus en 2021. La population orientale, plus grande, a également diminué de 84% entre 1996 et 2014. La question de savoir s’il reste suffisamment de papillons pour maintenir les populations et empêcher leur extinction demeure préoccupante.
« Il est douloureux de voir les papillons monarques et leur extraordinaire migration vaciller au bord de l’effondrement, mais il existe des signes d’espoir. De nombreuses personnes et organisations se sont réunies pour essayer de protéger ce papillon et ses habitats. De plantations d’asclépiades autochtones à une réduction de l’utilisation des pesticides en passant par la protection des sites d’hivernage et une contribution à la science communautaire, nous avons tous un rôle à jouer pour nous assurer que cet insecte emblématique se rétablisse définitivement », a déclaré Anna Walker, membre du Groupe de spécialistes des papillons et papillons nocturnes de la CSE-UICN et Responsable de la sauvegarde des espèces à la New Mexico BioPark Society, qui a dirigé l’évaluation des papillons monarques.
La réévaluation mondiale des esturgeons, publiée aujourd’hui, révèle que 100% des 26 espèces d’esturgeons restantes dans le monde sont aujourd’hui menacées d’extinction, contre 85% en 2009. Ces évaluations sont basées sur des calculs plus précis, qui montrent que le déclin de ce groupe d’espèces au cours des trois dernières générations est plus prononcé qu’on ne le pensait auparavant. L’esturgeon jaune (Acipenser dabryanus) est passé de la catégorie En danger critique à Éteint à l’état sauvage, 17 espèces sont désormais En danger critique, trois sont En danger et cinq sont Vulnérables sur la Liste rouge de l’UICN. La réévaluation a également confirmé l’extinction du spatulaire chinois (Psephurus gladius).
Réputés pour leur taille, le béluga (Huso huso), En danger critique, pouvant atteindre huit mètres et peser jusqu’à 1 700 kilogrammes, les esturgeons sont surexploités pour leur viande et leur caviar depuis des siècles. Bien qu’ils soient protégés en vertu du droit international, le braconnage continue d’affecter plus de la moitié de ces espèces, et une application plus stricte de la réglementation sur la vente illégale de viande et de caviar d’esturgeon est essentielle pour mettre fin à de nouveaux déclins. Les barrages affectent toutes les espèces d’esturgeons migrant vers leurs aires de reproduction, tandis que le réchauffement des rivières dû aux changements climatiques perturbe plus avant la reproduction de ces poissons. La restauration des écosystèmes d’eau douce et la construction de passages à poissons efficaces, ainsi que les repeuplements, qui se sont déjà avérés efficaces pour des espèces telles que l’esturgeon adriatique (Acipenser naccarii), En danger critique, sont des mesures clés pour assurer la survie à long terme des esturgeons du monde.
Le tigre a été réévalué, et de nouveaux chiffres révèlent qu’il existe actuellement entre 3 726 et 5 578 tigres dans la nature, dans le monde entier. Cette augmentation de 40% depuis la dernière évaluation des tigres, en 2015, s’explique par des améliorations des techniques de suivi, montrant qu’il existe plus de tigres qu’on ne le pensait auparavant, et que le nombre de tigres dans le monde semble être stable ou en augmentation. Bien que cette réévaluation confirme que le tigre reste En danger sur la Liste rouge de l’UICN, les tendances démographiques indiquent que des projets tels que le Programme intégré de l’UICN de conservation de l’habitat du tigre sont efficaces et qu’un rétablissement est possible tant que des efforts de conservation se poursuivent.
Les principales menaces comprennent le braconnage des tigres, le braconnage et la chasse de leurs proies, ainsi que la fragmentation et la destruction des habitats en raison des pressions croissantes de l’agriculture et des établissements humains. Pour protéger cette espèce, il est essentiel d’agrandir et de relier les aires protégées entre elles, de veiller à ce qu’elles soient gérées efficacement et de travailler avec les communautés locales vivant à l’intérieur et autour des habitats des tigres.
Citations de référence
« Nous sommes reconnaissants au réseau d’experts de l’UICN pour leurs évaluations de pointe et leurs contributions à l’élaboration de la liste de contrôle CITES Dalbergia, en coordination avec les Jardins botaniques royaux Kew. La science sous-tend les décisions prises par la CITES, et c’est grâce à de tels partenariats stratégiques que nous sommes en mesure d’avancer et de continuer à apporter une contribution significative à la conservation à long terme des bois de rose du genre Dalbergia et autres espèces forestières clés », a déclaré Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES.
« Peu d’espèces évoquent l’émerveillement et l’admiration que le monarque migrateur inspire », a déclaré le Dr Sean T. O’Brien, président et directeur exécutif de Nature Serve. « Bien que les efforts pour protéger cette espèce soient encourageants, il reste encore beaucoup à faire pour assurer sa survie à long terme. Jamais il n’a été aussi urgent de recueillir des données, comme celles fournies par le Réseau NatureServe, sur la biodiversité de notre pays. »
« La diversité des espèces d’eau douce sous-tend la santé de nos écosystèmes d’eau douce et de notre planète dans son ensemble », a déclaré Harmony Patricio, responsable de la conservation des poissons d’eau douce pour Re:wild. « Les nouvelles qui nous parviennent sur le statut des esturgeons dans le monde devraient constituer une alerte rouge quant à la faible santé des lacs et des rivières dans lesquels vivent ces poissons. Re:Wild est fière de travailler avec Synchronicity Earth via Shoal pour renforcer de manière urgente la conservation des espèces d’eau douce dans le monde entier, au profit de toute la vie sur Terre. »
« Le plus vieux béluga connu avait 118 ans. Ces poissons atteignent l’âge reproducteur à 2 m de longueur, soit environ un quart de leur taille maximale. La principale menace pour ces migrateurs géants est la surexploitation. Les écosystèmes d’eau douce sont parmi les plus menacés au monde, car nous utilisons l’eau non seulement pour boire, nettoyer, irriguer et pêcher, mais aussi pour éliminer nos déchets. Le déclin des monarques est un cas similaire. Bien que ces papillons ne soient pas utilisés directement par les humains, les menaces qui les affectent sont décentralisées, diffuses et multiples. Le rétablissement des populations de tigres, cependant, nous montre qu’il est possible et à notre portée de résoudre des problèmes de conservation complexes. Bien que les tigres soient encore En danger, leurs populations semblent stables ou en augmentation. Nous devons tirer les leçons de ces succès de conservation, les partager avec le public et accroître nos investissements dans des mesures de conservation fondées sur des données probantes », a déclaré le Dr Jon Paul Rodríguez, président de la Commission pour la sauvegarde des espèces de l’UICN.
« Il est tragique de voir l’une des espèces de papillons les plus connues au monde, avec des comportements migratoires remarquables et une importance culturelle locale, menacée d’extinction. De telles évaluations nous fournissent les bases pour des mesures de conservation visant à essayer de protéger une espèce et éviter de nouvelles pertes », a déclaré Sophie Ledger, chercheuse de l’Unité indicateurs et évaluations de la Société zoologique de Londres (ZSL, selon ses sigles en anglais) et membre du Groupe de spécialistes des papillons et papillons nocturnes de la CSE-UICN. « À la ZSL, nous collaborons avec des experts du monde entier pour faire la lumière sur l’état d’un large éventail d’espèces, y compris les papillons. Compte tenu de la crise mondiale actuelle concernant la biodiversité, il est essentiel d’étudier la situation d’espèces diversifiées et fonctionnellement importantes comme celles-ci avant qu’il ne soit trop tard. »