Lettre ouverte du Directeur général de l'UICN aux Membres avant l'UNEA5.2

Les réunions de la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA 5.2) reprendront la semaine prochaine sous le thème : Renforcer les actions en faveur de la nature pour atteindre les objectifs de développement durable, un thème qui souligne le rôle central que joue la nature dans nos vies et pour un développement social, économique et environnemental durable. Immédiatement après, l’Assemblée organisera une session spéciale pour commémorer le 50^ème anniversaire de la création du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP@50). En relation et à la suite de la session UNEP@50, en juin, la Suède accueillera une réunion politique de haut niveau à Stockholm pour marquer la Conférence des Nations unies de 1972 sur l’environnement (Stockholm+50). L’UICN jouera un rôle actif dans tous ces événements.

J’ai le plaisir de vous informer que je serai à Nairobi pour assister à l’UNEA 5.2 ainsi qu’aux commémorations UNEP@50, et qu’une délégation de l’UICN suivra également les discussions à distance. Entre autres sessions et une intervention en plénière, pendant l’Assemblée, je participerai au dialogue multipartite sur le thème : Reconstruire de façon plus écologique : la protection internationale de l’environnement et la réalisation des ODD dans le contexte de la COVID-19, ainsi qu’au Dialogue de leadership UNEP@50 sur le thème : Préparer l’avenir : l’Agenda 2030 pour les personnes et la planète. Ces deux dialogues seront l’occasion de relayer les messages clés du Congrès mondial de la nature de l’UICN de Marseille liés à une relance plus écologique et plus saine, basée sur les solutions qu’offre la nature, et de souligner la vision de notre Union jusqu’en 2030 et au-delà.

Notre délégation continuera à suivre les discussions, y compris celles liées aux résolutions de l’UNEA, autour des grands thèmes de la pollution marine et plastique, les Solutions fondées sur la nature, assurer une gestion sûre des produits chimiques, une relance verte et une économie circulaire, renforcer le droit de l’environnement, et déployer des approches fondées sur les droits pour améliorer la gouvernance mondiale de l’environnement.

En particulier, l’UICN soutient fermement le projet de résolution sur les Solutions fondées sur la nature à l’appui du développement durable proposé par l’Union européenne et soutenu par le Pérou, le Costa Rica, la Colombie et le Pakistan. La définition des Solutions fondées sur la nature (SfN) inclue dans ce projet est largement reconnue et utilisée à l’échelle mondiale par des acteurs incluant des gouvernements, des scientifiques et des organisations de la société civile et du secteur privé. En effet, c’est cette définition qui a été officiellement adoptée par les plus de 1 400 Membres de l’UICN lors du Congrès de l’UICN de Hawai’i, États-Unis, en 2016. C’est également celle qui a été utilisé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dans leur rapport conjoint publié en 2021.

Les SfN ont un rôle essentiel à jouer pour relever les défis sociétaux et soutenir le développement durable. Par conséquent, j’exhorte tous les Membres de l’UICN, et en particulier nos États Membres, à soutenir pleinement l’adoption de cette importante résolution par l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement.

Cela renforcera la confiance de nombreux acteurs étatiques et non étatiques qui appliquent déjà les SfN à grande échelle, tout en améliorant la responsabilité et la supervision de leur utilisation par les États Parties. Pour sa part, l’UICN est prête à soutenir une mise en œuvre de qualité des SfN, notamment par l’application du Standard mondial de l’UICN pour les SfN, comme l’a également demandé le Congrès de l’UICN de Marseille. La Norme mondiale, compatible avec le Code de bonnes pratiques de l’Alliance ISEAL, met l’accent nécessaire sur l’obtention d’un impact à grande échelle, la prévention des abus et les garanties nécessaires pour vérifier quelles interventions peuvent être considérées comme des SfN.

Cordialement,

Photo: IUCN

Dr Bruno Oberle
Directeur général