L’UICN recommande d’agir en faveur du patrimoine mondial naturel en péril
L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, publie aujourd’hui d’importantes recommandations relatives à des sites naturels du patrimoine mondial nouveaux et en péril, avant la réunion du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra à Bonn (Allemagne), du 28 juin au 8 juillet prochain. L’UICN recommande le retrait du site colombien de Los Katíos de la Liste du patrimoine mondial en péril. Elle recommande aussi l’inscription d’un nouveau site en Jamaïque et d’importantes extensions de deux sites inscrits au Vietnam et en Afrique du Sud. Une deuxième série de rapports devrait être publiée fin mai.
Les Rapports sur l’état de conservation, élaborés par l’UICN conjointement avec le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, assurent un suivi de l’état de conservation de biens du patrimoine mondial confrontés à d’importantes difficultés de conservation. Près d’un quart des 228 sites naturels inscrits à l’heure actuelle sont examinés cette année. Les rapports publiés aujourd’hui comportent des recommandations relatives à 27 biens naturels, dont des sites emblématiques comme le Parc National de Virunga en République Démocratique du Congo et le Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra en Indonésie.
Des recommandations portant sur 28 autres sites, dont la Grande Barrière en Australie, la Réserve de biosphère du papillon monarque au Mexique et le Lac Turkana au Kenya, seront rendues publiques le 29 mai. Le Comité du Patrimoine mondial, composé de 21 États membres, examinera les recommandations et adoptera des décisions le mois prochain.
Agir face au danger
Malgré leur importance reconnue à l’échelle mondiale, les sites naturels du Patrimoine mondial continuent de faire face à des menaces graves, dont le braconnage, le développement d’infrastructures et des activités extractives. Il y a actuellement 19 sites naturels « en péril », représentant 8% du nombre total de sites inscrits en raison de leur valeur exceptionnelle en matière de conservation de la nature.
En comparaison, le pourcentage de sites culturels et mixtes « en péril » est de 3%, alors même qu’ils sont quatre fois plus nombreux que les sites naturels. La Liste du Patrimoine mondial en péril est conçue afin de mobiliser à l’échelle internationale et de déclencher des actions urgentes afin de protéger les sites les plus menacés.
« L’inscription de sites sur la Liste du Patrimoine mondial « en péril » vise à promouvoir des efforts conjoints de la part des gouvernements et de l’ensemble des acteurs de la conservation dans le monde afin d’agir vigoureusement face à des dangers imminents », dit Tim Badman, Directeur du Programme du patrimoine mondial de l’UICN. « La possibilité d’inscrire un site sur la Liste des biens en péril lorsque des dangers sont identifiés peut aussi contribuer à mobiliser de nouveaux efforts de protection des sites. »
L’UICN recommande le retrait du Parc National Los Katíos de la Liste du patrimoine en péril. Ce site, situé en Colombie, fait partie d’un « haut lieu » de la biodiversité, identifié comme étant irremplaçable pour la survie de certaines espèces. Or, de graves menaces, dont la présence de groupes armés, des activités illégales et de grands projets d’infrastructures mettent le site en danger. Suite à son inscription sur la Liste en péril en 2009, la Colombie a pris des mesures pour répondre aux principaux problèmes qui se posent et a rempli des indicateurs définis par le Comité du patrimoine mondial, suite à des recommandations de l’UICN.
Un nouveau site sur la Liste du patrimoine mondial?
Les rapports publiés aujourd’hui comprennent aussi les évaluations par l’UICN de six sites candidats à l’inscription ou à l’extension. Les évaluations de deux autres sites pour lesquels une modification des limites est demandée seront publiées à la fin du mois.
L’inscription d’un nouveau site sur la Liste du patrimoine mondial, le Parc national Blue and John Crow Mountains en Jamaïque, est recommandée en raison de son importance pour la flore et la faune de la région des Caraïbes. Le site proposé, qui associe la chaîne de montagnes la plus haute de la Jamaïque à un plateau calcaire en contraste, héberge la plus grande diversité d’écosystèmes et d’habitats de l’île. L’organisation consultative pour la culture, l’ICOMOS, propose aussi la reconnaissance des valeurs du site en matière de patrimoine mondial culturel.
L’UICN recommande également d’approuver l’extension de deux sites naturels inscrits. Pour le Parc national Phong Nha-Ke Bang au Vietnam, inscrit en 2003, l’extension proposée vise à protéger la diversité biologique et les valeurs écologiques. En Afrique du Sud, l’extension des Aires protégées de la Région florale du Cap doublerait pratiquement la superficie du site, inscrit en 2004 et situé dans l’une des zones les plus importantes de la planète pour sa richesse floristique.
Les recommandations de l’UICN faisant partie des rapports au Comité du patrimoine mondial se trouvent sur cette page. On pourra également y consulter la deuxième série de rapports dans deux semaines.
Les sites naturels du patrimoine mondial sont mondialement reconnus comme les aires protégées les plus importantes de la planète. Ils sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de leurs valeurs naturelles exceptionnelles, comme l’étendue des milieux naturels, le caractère intact des processus écologiques, la viabilité de populations d’espèces rares, ainsi que leur beauté naturelle exceptionnelle. L’UICN est l’organisation consultative du Comité du patrimoine mondial pour les biens naturels.
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Célia Zwahlen, Communications de l’UICN sur le Patrimoine mondial, +41 22 999 0716 [email protected]